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Mon transfert à moi



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Posté :

Bonjour.

Je suis consciente du fait que je fais un transfert sur ma psychothérapeute (et ce depuis +/- 4 ans que je vais déjà la voir régulièrement).

Mais c'est par phase que c'est plus accentué encore. Comme actuellement par exemple.

Après avoir fait une 'pause' j'ai repris ma thérapie avec elle il y a quelques mois de ça et depuis, j'en suis devenue quasi 'obsédée'.

Je pense sans cesse à elle, j'en rêve, quand il m'arrive de parler d'elle à une autre personne (ce qui arrive rarement) j'en parle en des termes très glorifiants, je l'admire, j'aimerais être comme elle.

Mais je sais que je ne la connais pas et que ce que je 'connais' d'elle n'est autre que cette image que je me fais d'elle. Dans ce contexte c'est quoi que j'admire réellement en elle alors? Qu'est ce que je vois en elle? (Je n'arrive pas réellement à y répondre en fait).

Cela m'effraie et j'en ressens un profond sentiment de honte (j'ai trop peur qu'elle me trouvera ridicule) et une très grande gêne. Du coup je n'ai pas encore vraiment osé lui 'avouer' à quel point elle a sa place dans ma tête. Lui en parler en des termes concrets lui dévoiler cela serait prendre le risque de me faire rejeter. Par elle. Face à un rejet (quel qu'il soit) je ne sais pas (encore) gérer cette souffrance que cela évoque en moi donc...j'ai trop peur.

Moi-même étant une femme (29 ans) je pensais à un moment donné même que j'étais tout simplement amoureuse d'elle (je suis bi-sexuelle). Elle me plaît beaucoup (physiquement) mais surtout intellectuellement.

J'aimerais comprendre ce qui se passe réellement en moi et entre nous, et comment cela se fait qu'elle prenne une telle place dans ma vie. Je me suis demandée si lui demander ce qu'elle pense de moi (plus ou moins réellement) pouvait peut-être m'aider à voir plus clair? Mais est-ce qu'on peut demander cette question là à sa thérapeute?

Je ne sais pas si ce que j'ai écrit dans ce message fait un sens aux lecteurs mais j'espère que cela suscitera quelques réactions qui dans le meilleur des cas pourront me guider dans mes prises de décisions face à comment je pourrais gérer mon transfert à moi...

Kiri



Membre depuis le

Posté :

Mon transfert à moi

Merci pour votre intervention, Françoise.

Si je comprends bien, vous me conseillez de ne pas laisser entrevoir cette postion qu'a cette femme dans ma tête aux gens qui m'entourent dans mon quotidien? que je ne suis 'pas assez discrète' quand j'en parle en des termes glorifiants?

N'étant pas sûre avoir réellement compris ce que vous voulez me dire par cela je me permets de relever ce point... merci d'éclairer ma lanterne.



Membre depuis le

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Transfert

Bonjour,

Ah là là, ces transferts....
Ils ont déja fait couler beaucoup d'encre. Freud disait déja que toute la souffrance d'une analyse, d'une thérapie se jouait dans cette école de souffrance qu'est le transfert.
J'imagine que si il y a plus de 4 ans que vous êtes suivie par cette dame, il s'agit d'une psychothérapie de type analytique ou humaniste.
Je comprend que ce soit difficile mais vous pourriez aborder le sujet en therapie, en avançant peut-être prudemment,et ce, pour vous rassurer. C'est un type de question qui se pose en thérapie et qui est courante. Votre thérapeute devrait sans doute vous aider à assumer cet idéal que vous mettez en elle et qui moi, me semble fort courant, je vous le répète.
Rien de plus normal non plus que de vouloir vous identifier à elle. C'est un processus conscient et inconscient présent chez tout un chacun: on s'identifie aux gens que l'on aime.
Maintenant, c'est vrai que dans vos contacts avec vos proches, il est peut-être mieux d'être plus discrète. Cela ne vous servirait à rien, j'imagine, de faire percevoir "cette prise de position fantasmatique" aux personnes que vous cotoyer au quotidien.
Vous pouvez voir aussi de votre coté si ces moments accentués ne se jouent pas lorsque vous vivez une situation particulière plus marquée qu'à l'ordinaire et ce , afin de masquer un certain vide dans votre vie ou vous aidant de la sorte à supporter un quotidien trop lourd.
Bonne poursuite à vous,



Membre depuis le

Posté :

transfert

Bonjour,

Votre message me touche car j'ai vécu exactement la même chose il y a une dizaine d'années. J'étais alors une jeune femme de 20 ans. J'étais moi-même aussi obsédée par ma thérapeute: Je pensais çà elle en toutes circonstances, je l'admirais, voulais être comme elle, voulais être aimée d'elle, savoir tout sur elle, etc. Et cela a duré aussi certainement 4,5 ans. J'en souffrais beaucoup et ne savais pas comment mettre un terme à cela. J'ai essayé d'arrêter ma thérapie, d'aller voir un autre thérapeute mais rien n'y faisait: ma psy restait le centre de mes préocupations.
Cela fait plusieurs années maintenant que je ne la vois plus. La fin de ma thérapie ne m'a causée aucune souffrance (alors que cette perspective était inenvisageable lorsque j'étais en thérapie tellement elle était le centre de ma vie). Comment en suis-je sortie? je dirais par deux moyens. Le premier a été de lui en parler, de lui dire ce que j'avais sur le coeur et la souffrance que cette situation, ce transfert me causait. J'avais en face de moi une professionnelle qui a réagi en tant que telle; elle ne m'a pas rejetée pour autant, m'a écoutée et ce transfert est devenu une matière à discuter, à travailler, à comprendre. Le deuxième moyen pour sortir de cette situation a été d'investir progressivement toute cette énergie que je mettais dans ma thérapie, de l'investir en moi, dans des projets personnels, dans ma vie. Mais cela n'a été possible que parce que j'avais crevé l'abcès avec elle et que j'avais compris le pourquoi de ce transfert démesuré. Tout cela ne s'est pas résolu en un jour, ça a été progressif. Petit à petit j'ai compris que je pouvais investir en moi sans que cela ne nuise à ma relation avec ma thérapeute, que j'avais le droit d'exister en dehors de ma thérapie et différement de ma thérapeute.
Aujourd'hui, je pense avoir une vie équilibrée et épanouie et quand je pense à cette période, je me dis, certes, que c'était douloureux, mais que cela m'a permi de devenir ce que je suis et que ce transfert était un mal nécéssaire. Je ne sais pas si un grand transfert fait une grande thérapie mais en tous cas aujourd'hui je n'ai aucun regret.

Voilà, bon courage à toi



Membre depuis le

Posté :

Mon transfert à moi

Un grand merci, Cathy, pour ces mots consolants, et humains surtout.

Dans mon for intérieur, je sais que le seul moyen d'y faire face, c'est de (lui) en parler. Mais rien que déjà de savoir que je puisse en rougir (devant elle) me freine de manière accablante... Je suppose qu'essentiellement, j'ai peur de la déçevoir, j'ai peur qu'elle ne m'aime plus (est-ce qu'elle m'aime? haaa!) etc.

Mais je sais également que le jour viendra où je le lui dirai, tout simplement.

Patience!

Merci!



Membre depuis le 28/02/2006
3 messages

Posté :

J'ai moi aussi un transfert à moi ;o) Kiri
et il évolu très bien.

C'est très bien que tu en sois consciente, c'est le début de sa résolution.

Je vais te mettre un lien ici que tu pourras consulter à ton aise, j'ai moi-même imprimé ces documents et je suis en train d'éplucher le transfert.

http://www.redpsy.com/letpsy/letpsy6-02c.html
c'est infopsy et ils y traitent amplement le transfert.

Le transfert est en soi une chose bonne et je te souhaite bonne continuité avec ta psy.

Anne-Marie