Un site de l'Agence pour le Non-Marchand
Informations, conseils et services pour le secteur associatif
0
Imprimer      Envoyer à un ami     

Aide sujet de mémoire - Stage dans un IME



Membre depuis le 04/02/2018
1 message

Posté :

Bonjour à tous,

Je suis étudiant en M1 de psycho clinique psychanalytique et je fais mon stage dans un IME, donc avec des enfants et ados déficients mentaux.

Je pense être sur de bonnes pistes concernant mon sujet de mémoire et mon hypothèse intuitive, mais je crains que ce soit vu comme trop "bateau" ou pas assez précis, trop vague.

Je souhaiterais avoir quelques avis avant de présenter ça à ma directrice de mémoire. Voici quelques observations recueillies sur mon lieu de stage et l'hypothèse qui en découle, en vous remerciant d'avance:

J'ai assisté à l'entretien et à la synthèse de Léa, une jeune fille de 17 ans, qui est très sensible à l'image qu'elle renvoi et aux regards des autres. Elle est ravie quand les adultes lui font remarquer qu'elle porte de beaux vêtements. Léa est en opposition importante avec sa famille et en particulier avec sa mère, ce qui peut aboutir à des crises violentes chez elle : "Je suis comme prisonnière chez moi", "Je veux partir loin d'elle", en parlant de sa mère, sont des mots forts qu'elle a eu en entretien, qui illustrent son mal-être au sein de la sphère familiale et son désir de séparation et d'autonomie. Ce sont cependant des revendications qui semblent l'envahir et qui suscitent des réactions démesurées de sa part. En entretien, elle dit prendre mal beaucoup de choses venant de sa mère, comme lorsque cette dernière lui demande de ramasser des miettes. Aussi, elle ne parvient pas à expliquer les raisons d'une crise violente qu'elle a eu lors d'une sortie au cinéma avec celle-ci.

Thomas a quant à lui 19 ans et est très proche de l'insertion professionnelle. En entretien il parle beaucoup des progrès qu'il doit faire en vu de l'orientation et de sa volonté de se concentrer seulement sur le travail. Ma maître de stage, connaissant son vécu abandonnique, est alors venu le questionnner sur son rapport actuel avec les filles, qui a été compliqué au cours des dernières années. A cette question il s'est remué un peu sur sa chaise, contrastant avec son corps resté figer depuis le début de l'entretien. Il a balayé la question en répétant maintenant vouloir se concentrer sur le travail. J'ai appris que quelques jours après cet entretien, lors d'un trajet en voiture dans le cadre d'une sortie, Thomas avait "chauffer" Coline, une jeune fille de 17 ans aussi à l'IMPRO, puis a pris sa main pour la mettre au contact de son entre-jambe. Il y a certainement chez lui une volonté de modérer ses demandes affectives et charnels pour se concentrer sur d'autres choses mais la mise en acte reste complexe.

Coline en entretien manifeste également une quête affective débordante, mais contrairement à Thomas se laisse complètement aller à ces préoccupations. Ma maître de stage tente avec elle de faire de la pédagogie, lui demandant de réfléchir à son avenir et de pouvoir se projeter sur autre chose que ses relations avec les garçons. Lorsque sollicitée à la fin de l'entretien pour faire compte rendu de ce qui s'est dis, elle omet justement toute cette partie, comme si les conseils qui lui sont donnés ne trouvent pas d'écho suffisant pour réellement mettre la pensée au travail. .

La problématique majeure qui ressort de mes observations pourrait se formuler ainsi : Comment l’adolescence se joue chez des jeunes personnes souffrantes de déficience mentale, notamment dans le cadre d’un I.M.E ?
Soumis aux mêmes contraintes que tout adolescent avec l’accès à la puberté et à une montée pulsionnelle, les jeunes atteints de déficience intellectuelle témoignent inévitablement pour la plupart de problématiques liées à la vie affective et sexuelle, au processus d’individuation-séparation et à l’orientation professionnelle. Cependant du fait de leur handicap, ces jeunes n'ont parfois ni les moyens et les ressources d'élaborer et de traiter ce qui relève du processus adolescent, ni de contenir la montée pulsionnelle propre à cette période. Le rôle de l'institution s'avère alors d'autant plus important pour combler ce manque et aider les jeunes à traverser cette période, tant par de la pédagogie que par un cadre structurant et limitateur.